الأربعاء

Tunisie : une vision prospective de l’économie numérique 1/4 : résumé


L’économie numérique (technologies de l'information et des communications) représente aujourd’hui un des secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale. Elle se diffuse de plus en plus largement dans toute l’économie, au point d’en devenir un segment majeur, dont le taux de croissance est le double de celui de l’ensemble de l’économie.
Les investissements dans l’économie numérique démultiplient les gains de productivité, génèrent de l’emploi qualifié et la valeur ajouté et accroissent la compétitivité de l’ensemble des autres secteurs de l’économie.
La Tunisie est à la traine dans les TIC, elle accuse un retard conséquent dans l’économie immatérielle, et n’a jamais pris les décisions qui lui permettraient de négocier le virage du numérique.
Loin de l’imitation ou de toute logique de rattrapage, la Tunisie nouvelle doit développer sa propre vision prospective de la société numérique et de l’économie immatérielle. A cet égard, elle doit favoriser le déploiement des infrastructures du futur et investir dans les prochaines générations de technologies.
Ce plan, vis à placer la Tunisie parmi les grandes nations numériques et générer les emplois à même de résorber une grande partie du chômage des diplômés. Ce plan repose sur cinq priorités:
Infrastructure numérique de classe mondiale
Combattre la fracture numérique
Gouvernance et qualité de la commande publique
Promouvoir les secteurs d’avenir et pas uniquement ceux d’aujourd’hui

Internationalisation et offshore

Suite : 

Tunisie : une vision prospective de l’économie numérique 2/4 : Les TIC un effet de levier considérable

 Il ne fait aucun doute que les TIC (technologies de l'information et des communications) se diffusent de plus en plus largement dans toute l’économie, au point d’en devenir un segment majeur.

Les TIC un effet de levier considérable
L’impact des TIC, dont le marché mondial est estimé à 2 791 Md€ en 2009, va bien au-delà du secteur lui-même, avec une contribution forte à la productivité et la compétitivité de tous les autres secteurs de l’économie, du transport (gestion des trajets et itinéraires) à la santé (télémédecine, surveillance des personnes à risque, etc.) en passant par le commerce (gestion des stocks en temps réel) et l’énergie (réseau électrique intelligent).
Les TIC peuvent contribuer dans l’amélioration de la qualité de vie des citoyens, dans l’accès et l’échange d’information, dans le développement durable et la conservation du patrimoine ou encore dans l’accélération de l’innovation et le développement de nouveaux modèles économiques.

Des filières dynamiques et des emplois très diplômés

Le secteur des TIC recouvre l’ensemble des filières relatives aux technologies, aux contenus et aux services, des composants électroniques jusqu’aux  services internet.
Nous mettons l’accent  seulement sur les évolutions des filières génératrices d’emplois diplômés et susceptibles de donner à la Tunisie des positions de leadership dans certains domaines : 
·         Les logiciels : Le segment du logiciel est celui où la valeur ajoutée, au sein d’autres industries,  est la plus forte (15% de la valeur ajoutée d'une voiture et 30% de la valeur ajoutée d'un avion). Son marché, a été révolutionné par Internet et les architectures orientées services (SOA en anglais), le modèle actuel du développement logiciel, où la valeur ajouté est obtenue à travers une proximité très forte avec les métiers.
·         Les services informatiques : La part des services informatiques, dans la dépense informatique globale des entreprises, n’a  de  cesse d’ augmenter. Tout investissement dans des technologies de pointe, impactera directement et fortement les services associés en amont (conseil, définition, conception…), durant le projet (intégration, développement, test et validation, assistance, formation…) et en aval (maintenance, infogérance, optimisation …). Au niveau du marché, un Dinar de licence (logiciel) génère en moyenne cinq Dinar de services.
Le dynamisme de ces  deux filières, leurs capacités à générer des emplois diplômés, leur rentabilité élevée et l’effet de levier sur la croissance, en font des filières clés pour soutenir la compétitivité de l’économie du pays.


Les grandes tendances modifient cycliquement l’écosystème et boostent l’innovation
Les innovations dans les TIC sont de nature "structurante et systémique" dont l’appréciation des effets ne doit pas se limiter à la technologie. Cela signifie qu’on ne profite réellement d’une innovation technologique majeure, que grâce à l’apparition de nouveaux contextes de marché (écosystèmes) portés par de nouveaux modes d’usages et de nouveaux modèles économiques.
Dans l’écosystème des logiciels et services informatique, nous observons les tendances suivantes :   
·         Le haut débit donne naissance à de nouvelles offres
o   Les infrastructures à large bande et à haute performance donnent naissance à de nouvelles plateformes de collaboration qui permettent des échanges fiables des données, mises à disposition à travers le réseau.
o   La qualité et la capacité de l’infrastructure réseau et de l’internet haut débit, sont critiques pour attirer et conserver les investissements liés à l’économie numérique.
·         Cloud Computing ou la fusion progressive des marchés télécoms, internet et informatique
o   Le cloud computing est la prochaine vague architecturale informatique. Au-delà des raisons de coûts ( Pay as You Go), de capacité et de facilité d’utilisation, l’innovation s’inscrit dans un contexte de convergence numérique et prolifération des usages, des contenus et des services numériques, accessible via une grande diversité de terminaux.
o   Le Cloud Computing offre aux entreprises innovantes la capacité d’être plus réactives, d’expérimenter de nouveaux services et de les déployer sans investir dans des salles informatiques. Il abaisse les barrières à l’entrée sur l’édition logiciel en mode Software as a Service (SaaS).
o   Certaines estimations prédisent que le Cloud Computing représentera en 2020 entre 20 % et 25 % du marché informatique.
o   Pour un pays consommateur d’infrastructures, comme la Tunisie, le Cloud computing permet de réduire les importations en matériels, permettant d’orienter les budgets informatiques vers les projets qui impactent directement l’activité de l’entreprise et qui lui font gagner en compétitivité.
·         Sécurité & confiance dans le numérique
o   Internet est sujet à de nombreuses menaces. La cybercriminalité touche aussi bien les entreprises que les particuliers. Au-delà de la sécurité classique, les nouvelles plateformes doivent combiner trois fonctions: 
§   une preuve d’identité électronique,
§   une signature électronique valable et non répudiable,
§  une preuve de fonction sûre
o   S’agissant d’un domaine de souveraineté nationale, le fait d’assurer la sécurité des systèmes d’information et de préserver la confiance des consommateurs (e-administration, e-économie), devient de plus en plus important pour préserver les bénéfices du développement du numérique.  
        Le logiciel libre et les standards ouverts
o   Contrairement aux logiciels propriétaires, le code-source (la "recette" d'un programme) des logiciels libres est consultable et modifiable par tout utilisateur. Le modèle économique du logiciel libre, qui n’est pas la gratuité, consacre le volet service et donne aux entreprises challengers la possibilité de rattraper certains retards. Le logiciel Libre repose, bien souvent, sur des standards ouverts et interopérables ainsi que des normes pérennes.
o   Dans la majorité des pays développés, le logiciel libre est adopté dans les organismes publics sensibles pour des raisons de souveraineté et de sécurité nationale.
o   La combinaison du cloud computing et du logiciel libre pourrait être une innovation capable de changer les positions sur le marché.
·         Nouveaux modèles économiques de l’abonnement au micro-paiement
o   Les technologies numériques permettent de promouvoir de nouveaux modèles économiques (micro-paiement en ligne, abonnement illimité, etc.) ou d’améliorer considérablement les modèles existants.
o   L’abonnement est particulièrement répandu dans les services TIC, permettant de réduire le risque de l’investissement initial et de garantir des revenus récurrents.
o   Le payement à l’usage est le modèle de base qui a popularisé le cloud computing.
o   La publicité pour monétiser des services gratuits génère la principale partie du CA de Google.
·         Mobile payement
o   Le développement des transactions à partir du mobile, dit m-paiement, présente un fort potentiel de substitution aux moyens de paiement classiques. Des téléphones dotés de cartes à puce sans contact (NFC) permettent d’effectuer des micro-paiements de titres de transports ou d’effectuer des achats dans les  magasins.
o   C’est le prélude du développement d’applications et services personnalisés en fonction de la localisation.
·         Géolocalisation
o   Les infrastructures de positionnement par satellites permettent le développement de nombreux services de géolocalisation. Ils favorisent le développement d’applications innovantes propices à de nouveaux services industriels et commerciaux.
·         l’informatique embarquée, M2M et la robotique
o   Un logiciel embarqué est un logiciel permettant de faire fonctionner une machine dans des domaines aussi variés que : télécom, médical, automobile, aéronautique, spatial, défense, domotique…
o   à moyen terme, le développement du secteur  TIC devrait s’appuyer sur la diffusion plus large de l’internet des objets (M2M Machine-to-Machine), permettant à tout objet d’être connecté et d’échanger de manière transparente des informations via Internet, aussi bien dans des environnements professionnels que grand public (maison intelligente domotique,  etc.).
o   à plus long terme, la "nouvelle frontière" des TIC, qui sera critique pour la compétitivité du secteur industriel, est la robotique. Ainsi, après avoir été unifié avec les télécoms dans le "cloud computing", l’informatique va fusionner avec l’électronique, la mécanique, l’automatisme, l’électrique et les sciences médicales pour offrir plus d’applications : sécurité, industrie, loisir, aide à la personne…

        L’offshore :
o   Derrière le terme offshore se cache un éventail très large de prestations, dont le dénominateur commun est : la réalisation d’un service pour un client dans un pays donné par un prestataire dans un autre pays que celui du client. Le marché des services offshore continue à connaître une croissance soutenue depuis une décennie. Dans l’IT, l’Inde et la Chine, dominent le marché. On distingue généralement trois grands types de services IT offshores :
§  Les centres d’appels (faible valeur ajoutée)
§  L’administratif ou Business Process Outsourcing (BPO)

§  L’informatique ITO : développement, testing et R&D (plus grande valeur ajoutée) 




Tunisie :: une vision prospective de l’économie numérique3/4 : Pourquoi La Tunisie reste à la traîne dans l’économie immatérielle ?


La Tunisie est à la traîne dans les TIC, elle accuse un retard conséquent dans l’économie immatérielle, et n’a jamais pris les décisions qui lui permettraient de négocier le virage du numérique.
Ainsi, la situation en Tunisie se résume ainsi
·         L’architecture du réseau Internet a été pensé afin d’assurer un contrôle sur les accès et non pas dans un objectif d’efficacité. La qualité de l’accès à internet reste médiocre et aucune stratégie dans le haut débit n’est annoncée.
·         Le taux de pénétration d’internet reste faible, et une fracture numérique régionale est constatée depuis des années. Ainsi, en 2009,
o   11 % de la population  disposait d’un ordinateur
o   33.6 % connectés à Internet
o   88 % de la population étaient abonnés aux réseaux téléphoniques mobiles (les Smartphones représentent moins de 2% du parc)
·         La contribution du secteur des TIC, en dehors des opérateurs de télécom, reste marginale dans l’économie. En 2008, le chiffre d’affaires des entreprises de la filière "services TIC" a été évalué entre 200- 300 millions DT.
o   La majorité des entreprises  de TIC est relativement jeune et de petite taille. Dans les services TIC,  80 % des SSII ont moins de 50 employés.
o   Un effort très faible en R&D dans le secteur
o   Les idées ne circulent pas bien, nos chercheurs et scientifiques, ne savent pas transformer les idées et travaux en produits.
o   L’argent ne circule pas bien. Les riches n’investissent pas dans l’innovation IT et Il n’y a pas de business angels.
o   Trop peu de PME du secteur des TICs se lancent à l’international, faute d’ambition et de financement.

·         La commande publique, 80% du marché, n’a pas servi à créer la masse critique susceptible de stimuler une croissance rapide et durable du secteur. Pourtant, le budget informatique consolidé de toutes les entreprises de l’Etat est relativement important, mais reste mal consommé :
o   La commande publique reste enchainée par les procédures d’achats (de type moins disant) et la lenteur de l’attribution des marchés.
o   La fonction maitrise d’ouvrage est mal assurée au niveau de l’administration en tant qu’acheteur. Elle est absente dans les projets de services en général et les projets IT en particulier, ce qui rend la réussite de l’exécution de projets informatiques aléatoire
o   L’expertise technique est absente dans la majorité des structures de l’Etat, cela induit  des mauvais choix techniques et méthodologiques.
o   Beaucoup d’organismes de  l’Etat se sont trouvés enfermés dans des technologies propriétaires (Cobol, Forms…)
o   Aucune concertation dans les architectures et les choix technologiques au sein de l’Etat; ce qui ne permet pas l’émergence d’une offre de services hautement expérimentée et spécialisée.
o   L’absence de l’externalisation des fonctions de support réduit les chances d’export dans le BPO, faute d’expérience sur le marché intérieur.
·         Un marché d’emploi caractérisé par une offre abondante de débutants  et un grand nombre de  diplômés non adéquats au marché du travail dans les TIC
·         Le manque de profondeur du marché et l’absence de grands projets structurants n’a pas permis l’émergence d’une masse critique de profils expérimentés (chef de projets, experts techniques, managers …). Ces profils, qui ne s’obtiennent pas par le système éducatif sont nécessaires pour la fonction encadrement et impactent directement la croissance des SSII nationales. Cela est d’autant plus critique, que la faiblesse du marché intérieur pousse les profils déjà expérimentés à s’expatrier.
·         Un secteur de l’offshoring affichant 25 000 postes, dont 20 000 emplois dans les centres d’appel à faible valeur ajoutée. Le nombre d’entreprises internationales installées en Tunisie reste faible ne permettant pas de créer des écosystèmes thématiques propices à la croissance et à l’innovation.
·         Les aides à l’exportation sont insuffisantes ou limitées aux entreprises ayant au moins trois ans d’existence alors que dans les TICs, il est critique d’exporter aussi rapidement que possible.

Tunisie : une vision prospective de l’économie numérique 4/4 : quelques propositions

Loin de l’imitation ou de toute logique de rattrapage, la Tunisie nouvelle doit développer sa propre vision prospective de la société numérique et de l’économie immatérielle. A cet égard, elle doit favoriser le déploiement des infrastructures du futur et investir dans les prochaines générations de technologies.

Les propositions portent sur cinq axes :
1.       Infrastructure numérique de classe mondiale
2.       Combattre la fracture numérique
3.       Gouvernance et qualité de la commande publique
4.       Promouvoir les secteurs d’avenir et pas uniquement ceux d’aujourd’hui
5.       Internationalisation et offshore

Infrastructure numérique de classe mondiale
·         Moderniser le réseau Internet en une infrastructure de classe mondiale
o   Repenser l’architecture du réseau internet en Tunisie pour mettre en place un réseau garantissant « un accès universel pour tous à un prix équitable» avec un niveau de service au standard international.
o   Généralisation de  l’IPV6 : Se fixer 2013 comme échéance pour la migration des infrastructures dorsales de télécommunications des réseaux de l’IPV4 à l’IPV6.
o   Couvrir 100% des régions par L’ADSL en 2012 et généraliser Internet Haut débit, à bas prix, pour tous  (réseaux fixe et mobile) à échéance 2015.
§  réduire la fracture numérique entre les régions
§  mettre en place une infrastructure numérique de calibre mondial afin d’attirer les investisseurs et créer un écosystème du numérique dans les entreprises à même de stimuler la productivité et l'innovation.
·         Autoriser les opérateurs de télécoms, à subventionner les  Smartphones pour améliorer le niveau du parc de téléphones et susciter plus d’applications mobiles et des nouveaux usages ainsi que le M-mobile.

Combattre la fracture numérique dans les régions & chez les TPE
·         Développer le taux d’équipement des foyers en ordinateur connecté à Internet :
o   "Un foyer un PC" avec 3 moyens
1.        Laptop à 99 dinars : pour les enfants et les écoles
2.       PC recyclé à 99DT : Des mesures simples en matière de fiscalité et de comptabilité peuvent être prises pour faciliter la donation des ordinateurs usagés par les entreprises et les administrations (Sur 2 ordinateurs "jetés" 1 peut être reconditionné et revendu).
3.       PC neuf à coût réduit : réduction d’impôt sur le revenu pour l’achat d’un ordinateur.
·         Subventionner l’accès à Internet dans les zones économiquement non rentables et lancer des initiatives destinées aux franges défavorisées de la population pour les aider à appréhender l’usage des TIC.
·         Lancer  un "passeport du numérique" pour les TPE/PME destiné à les former au web et ses usages (productivité, commerce & marketing) et mettre en ligne des services et formalités administratifs afin les encourager à s’équiper.
·         Décloisonner les écoles et lycées dans les zones rurales ou éloignés par la création d’un espace de collaboration de l’éducation nationale afin d’encourager la cohésion sociale par le partage, l’échange entre régions et le travail en équipes distribuées.
Gouvernance et qualité de la commande publique
·         Gouvernance
o   Création d’une DSI (Délégation des Systèmes D’information) interministérielle : ayant pour rôle de définir les choix d’architecture SI, la coordination, la maitrise d’ouvrage et le pilotage des projets d’e-gov. Elle doit veiller à la cohérence des choix technologiques et méthodologiques dans les services de l’Etat, ainsi qu’à la réutilisation des livrables des projets au sein de l’administration (expérience, code source, études, architecture, …) .
o   Choix structurant : Faire des choix technologiques et méthodologiques cohérents au sein des tous les organismes de l’Etat, afin de canaliser les forces du marché vers l’expertise et de stimuler un écosystème consistant et une masse critique de ressources spécialisées et expérimentées. Cette expertise accumulée permettrait à la Tunisie de passer du statut du simple consommateur à un véritable producteur de technologies. La disponibilité de la compétence est susceptible de renfoncer la capacité d’exportation des SSII locales et de drainer les grands groupes mondiaux pour créer des centres de R&D.
·         La commande publique comme levier de croissance des TPE/PME
o   réserver un minimum de 20% de la commande publique aux TPE/PME innovantes.   Encourager les grandes entreprises à mettre en place des actions de parrainage de startups et de TPE tunisiennes à travers un fond de garantie spécifique.
o   Encadrer la durée de mise en ouvre des projets TIC pour en limiter les pertes, réduire les délais de payements afin de stimuler la croissance économique par la réussite.
o   Encourager de façon active les mouvements de consolidation (fusions, acquisitions) dans le secteur des services  TIC en favorisant la création des consortiums lors des attributions des grands projets.
·         Susciter l’émergence de Champions nationaux : Ce n’est qu’à partir d’une certaine taille critique que les opérateurs tunisiens pourront affronter la concurrence internationale et développer le potentiel des services à l’export.
o   Engager un programme pilote triennal en
§  regroupant les projets IT (déjà inscrits dans les budgets) de 60 établissements publics et
§  confiant la gestion et la maitrise d’ouvrage à 10 cabinets conseils avec obligation de résultat de point de vue qualité, délais et  vision globale, cohérente et coordonnée, de l’IT de ces entreprises.
§  confiant la mise en ouvre à 30 SSII locales sélectionnées sur la base de leur engagement à appliquer l’état de l’art et à capitaliser sur le savoir-faire.
Ces grands programmes devront cibler des problématiques récurrentes au sein de l’administration et viser la mise en ouvre de solutions standardisées et mutualisées diffusables en modèle du logiciel libre. L’effet de levier sur l’écosystème tunisien du logiciel et les effets d’entraînement sur la capacité d’export des entreprises participantes, pourrait être considérable.
·         Outsourcing dans l’administration
o   Création du Centre National de l’Outsourcing : Grâce à l’externalisation, des gisements d’emploi très importants peuvent être mis en valeur dans tous les secteurs de l’action administrative et  des services publics. Ceci permettra  de maitriser les coûts et d’améliorer les services rendus aux citoyens et de développer, par ailleurs, un savoir-faire exportable

Promouvoir les secteurs d’avenir et pas uniquement ceux d’aujourd’hui
·         Concentrer les aides sur des secteurs d’avenir à travers des mécanismes d’appel à projets : Arrêter le saupoudrage des aides et la fragmentation des projets en lançant des projets mobilisateurs orientés "marché, clients et marketing », dotés de budgets conséquents  pour se focaliser sur un certain nombre de domaines clés qui portent à la fois sur le moyen et le long terme :
§  Cloud computing : des centrales numériques au service de l’économie
§  Sécurité & confiance dans le numérique
§  géolocalisation
§  Mobile payement
§  Logiciel libre, innovation partagée et application à forte valeur ajoutée
§  Contenu numérique &  Législations sur les droits et la donnée
§  Logiciel embarqué, M2M  & Robotique

·         Cloud computing : des centrales numériques au service de l’économie
o   Création d’un Centre National du Cloud Computing qui va
§  Proposer une offre d’infrastructure as a Service (IaaS) de classe mondiale: location de serveurs de production et de backup, de capacité de stockage, de serveurs de, …
§  Héberger les projets e-administration et e-gouvernement, les applications des collectivités locales
§  Réserver 25% de sa capacité à une offre destinée aux entreprises privées nationales ou internationales.
§  Se doter d’un statut autonome « à la privée » avec comme actionnaires de références : les 3 opérateurs de télécoms, les banques publiques, tous les FSI, la STEG, la CPG et d’autres entreprises privées.
o   Les aides publiques, la fiscalité et la réglementation doivent être adaptées pour favoriser les infrastructures en cloud computing en tant investissement impactant la compétitivité du pays.
·         Sécurité & confiance dans le numérique
o   La Tunisie doit engager des actions pour accroitre la cybersécurité et la confiance dans l’économie numérique en ce qui concerne le respect de la vie privée, la gestion de l’identité numérique ainsi que les impératifs en matière de souveraineté nationale et d’indépendance dans le domaine de la sécurité.
o   L’armée, les ministères de souveraineté et les organismes étatiques sensibles doivent être le fer de lance dans les programmes de cybersécurité, qui  pourraient être menés selon le modèle du  logiciel libre
o   Ces efforts doivent permettre de positionner les industriels tunisiens sur ce secteur très porteur, d’autant plus que les changements rapides survenant dans le domaine offrent des opportunités aux nouveaux entrants.
o   La normalisation doit être renforcée pour garantir la qualité et la fiabilité des équipements participant à la sécurité
o   La législation sur la signature électronique doit être clarifiée et renforcée.
o   Projet de coffre fort électronique :
§   Chaque citoyen disposera, dés la naissance, d’un coffre fort électronique où il centralise en toute confiance, tous les documents de valeurs (acte de naissance, diplômes, contrats …). La plateforme doit garantir la signature électronique des documents sauvegardés, ainsi que les mécanises de sécurité et de non répudiation.
·         Géolocalisation
o   Favoriser le développement des technologies et de services lès au positionnement par satellite en lançant des projets mobilisateurs, par exemple
§  Dans l’agriculture,
§  le suivi de flottes,
§  le positionnement des sites touristiques et culturels,
§  le suivi des marchandises.
o   Mettre en ligne un service web, permettant l’accès aux données publiques numérisées d’information géographique.
·         Mobile payement
o   Favoriser le développement du m-commerce à travers une législation claire et simple d’usage pour la "Monnaie électronique".
o   Définir une stratégie de développement du m-paiement et des paiements sans contact, par le soutien à des projets industriels collaboratifs (opérateurs, banques et industriels et administration) et en accompagnant l’émergence et la validation des choix technologiques (logiciels, gestion système et sécurité).
·         Logiciel libre, innovation partagée et application à forte valeur ajoutée: 
o   Mettre en place une infrastructure commune au sein de l’administration en mode logiciel libre et définir un cadre commun d’interopérabilité. En effet, favoriser l’usage des logiciels libres permet à l’Etat ne pas se trouver enfermé accidentellement dans des technologies propriétaires.
o   En se focalisant sur un programme de production de logiciel libre dans les solutions de e-gov, les systèmes embarqués et les réseaux domestiques, la Tunisie peut atteindre plusieurs objectifs : permettre le libre accès à une ressource essentielle, stimuler la concurrence, et restaurer la compétitivité dans les TIC.
o   Inciter les fournisseurs publics et privés de technologies à bâtir leurs systèmes autant que possible autour de standards ouverts et utilisables sans restriction à base de logiciel libre.
o   Promouvoir le développement des applications du e-gov et e-administration en mode SaaS (Software as a Service) basé sur des PaaS (Platforem as a Service) standardisées issues du modèle du logiciel libre.
·         Contenu numérique &  Législation sur les droits et la donnée
o   Aider les entreprises tunisiennes pour qu'elles puissent fournir des contenus numériques à l'échelle mondiale et attirer les investisseurs afin de favoriser l‘émergence de nouvelles offres de contenu numérique tunisiennes sur Internet, selon des modèles économiques adaptés respectant la propriété intellectuelle :
§  Mettre en place une Bibliothèque Numérique  (créer un patrimoine numérique de l’imprimé jusqu’aux autres médias, sons et images) permettant de créer un contenu et l'établissement d'une main-d'œuvre spécialisée dans le domaine de la numérisation et des services associés
§  TV web : en relation avec les opérateurs de télécoms, transformer la deuxième chaine de télévision nationale en WebTV focalisée sur les informations régionales, l’éducation et la télévision de rattrapage (catch-up TV),
o   Etudier et promouvoir les techniques de protection de droits d’auteur (exemple le traçage des contenus par des techniques de tatouage numérique).
·         Logiciel embarqué, M2M  & Robotique
o   afin de  préparer l’industrie tunisienne à relever le défi de l’Internet des objets, nous devons adapter notre organisation aux enjeux de la révolution numérique
§  Financer, d’une façon proactive, des clusters R&D publique / privée ciblées autour des sujets d’avenir  qui sont  M2M et la robotique et des thématiques d’actualité comme l’informatique embarquée.
§  Soutenir l’élaboration de normes ouvertes et interopérables

Internationalisation et offshore
·         Incitation et accompagnement à l’internationalisation :
o   Pour rester forte, la croissance du secteur TIC doit s’appuyer sur un marché intérieur conséquent et une économie numérique tournée vers l’exportation.
§  Revoir les conditions d’obtention des aides à l’exportation pour en supprimer les conditions d’ancienneté minimum de l’entreprise.
§  Encourager les PME des TIC à penser « international » dès leur création.
§  Mettre en place un accompagnement national structuré pour favoriser la présence des PME innovantes dans les événements mondiaux du secteur TIC.
§  Œuvrer au développement de la culture internationale dans les universités, les écoles d’ingénieurs et les filières entrepreneuriales.
·         Rayonnement international
o   Financer la participation active de chercheurs et des experts tunisiens dans les organismes de gouvernance et de normalisation internationaux dans le domaine des TIC, afin de contribuer à la normalisation et à la standardisation internationale.
o   Valoriser ce genre d’activité pour les chercheurs.
o   Encourager et organiser la participation des acteurs tunisiens (centres de recherche, entreprises, experts) dans des clusters mondiaux d’innovation.
·         Offshore
o   Concentrer le budget marketing de la destination offshore Tunisie sur la promotion de l’ITO (testing, R&D, centre de service …) et BPO à forte valeur ajoutée et promouvoir l’installation des activités de production et R&D des acteurs internationaux  dans les domaines du futur déjà choisis (M2M, robotique, Cloud computing, sécurité, …)
o   collaborer avec les acteurs du secteur (TACT, Infotica)
§  dans la promotion de la Tunisie comme destination offshore
§   dans les actions de reconversion des diplômés du supérieur vers les métiers du BPO et de l’ITO…

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